Je pensais pouvoir rejoindre la côte ouest en 3 étapes, quatre seront finalement nécessaires. Le parcours de Nelson à Walkfield emprunte tout d’abord celui d’une piste cyclable de 30km, ancienne voie de chemin de fer inter-cité, dont la trace sinueuse s’incruste sur le vert des pelouses qui n’ont rien à envier au « green » d’un golf. Arborée tout le long d’arbustes fleuris, cette voie est si agréable qu’elle est très fréquentée par les citoyens des 3 villes desservies. Il n’en fut pas de même pour la suite. La Stade Highway 6 traverse les « Golden monts » du Parc National de Kahurangi. C’est un lieu aménagé pour la pratique du VTT avec parkings, toilettes et eau à disposition. Les “track” tracées dans la montagne attirent de nombreux vacanciers. Ma route se prolonge sur la SH6 jusqu’à kohatu où je pensais passer la nuit au campground de Quinney’s Bush. Hélas complet! Je dois me résoudre à un camping sauvage près de la rivière où je vais livrer une premiere bataille contre les “sandfly”. Le lendemain je sais que je dois gravir le “Glenhope”, le bien nommé et ses 15km d’ascension à 6.5km/h. C’est long, très long mais les derniers virages seront une délivrance car je sais que je vais bénéficier de 40km de descente jusqu’à Murchison. Alors je goûte, je savoure, je profite du beau temps à 28° et du cadre forestier tropical luxuriant. Au détour d’un point de repos, je fais la connaissance de Kate et Terrance, en vacances avec leur camping-car dans l’île du sud. Kate aime notre langue et ils m’invitent à partager leur moment de relax autour d’un café et éventuellement de les retrouver à Hamilton où ils résident lors de mon retour.
Avec le temps tout s’en va…
Bientôt je rentre dans les gorges de la Buller river, un des fleuves côtiers remarquables. Je profite d’un pont suspendu aménagé pour capter les touristes de passage en leur permettant de contempler le défilé creusé par l’eau dans la roche au fil du temps.
En réalité, dans le début du 20ème siècle ces vallées étaient peuplées de villages et toute une vie de labeur s’organisait autour du chemin de fer et des petites concessions de mines d’or ici ou là, le long de la Buller. Aujourd’hui il ne reste plus rien de cette activité si ce n’est quelques photos jaunies d’une vie de pionniers, présentées sur les lieux historiques ou 900 habitants résidaient.
A trop Buller on ne gagne pas toujours…
Le camping ground de Murchison est très accueillant et conclut de belle manière une très belle étape. Bien reposé je pars le lendemain décidé à rejoindre Westport distante de 100km. Pour ne pas préjuger de mes forces, je vais me fier à l’appréciation de touristes sur le final vers Westport jugé vallonné et stopper ma course après 60km pour une nuit de repos supplémentaire à Inagahua Jounction, en camping sauvage, le long du fleuve. Je saurai que j’ai eu tort le lendemain, en parcourant les 42 km qui me séparaient de Westport et de son camping ground doté de tous ses services en 2h20, mais aussi après une nouvelle bataille contre les sandsfly.
Sang pour cent
Les sandfly sont de minuscules mouches de 2 à 5mm, qui se font oublier, piquent de préférence les endroits critiques, chevilles, arrière du genou, doigts de la main. Leurs piqûres presque indolores, s’avèrent particulièrement urticantes par la suite, déclenchant des démangeaisons insupportables. J’ai donc décidé de trouver les coupables et une fois rentré dans ma tente fermée, de les écraser une à une jusqu’à la dernière sur la moustiquaire, aux yeux de celles qui volaient à l’extérieur. 3 sur 10 m’avaient prélevé du sang.
Les nouvelles statistiques seront à l’avenir faussées: le spray anti-mouche d’une main et la pommade réparatrice de l’autre j’espère que je n’entendrai plus une mouche voler!
La côte Ouest bien arrosée
Je m’apprête à quitter Westport par la 6 qui longe le Pacifique par la côte Ouest. Une fine pluie persistante m’accompagne en permanence. Elle trempe mes sacoches et mouille leur contenu que je dois sécher.
C’est une autre bataille… et une autre histoire…