Les Vietnamiens
Il est temps que je vous parle de la population locale, essentiellement vietnamienne. Ce peuple qui a subi une succession de guerres violentes durant les 80 dernières années : tout d’abord entre la France coloniale et les troupes nationalistes conduites par Ho Chi Minh de 1946 à 1954 -400000 morts Vietnamiens-, puis entre les populations du Sud Vietnam soutenues par les USA contre celles du Nord soutenues par Les Chinois et les Russes de 1955 à 1975 -2 millions de morts parmi les populations civiles et des centaines de milliers parmi les combattants vietnamiens-, les guerres frontalières Sino-Vietnamienne en 1979 et 1984 avec la Chine et enfin contre les Khmers Rouges du Kampuchéa au Cambodge de 1978 à 1989.
Malgré le lourd tribu en vies humaines payé par les vietnamiens et leur environnement, ce peuple fait preuve d’une grande résilience et ne montre aucune hostilité à la présence étrangère sur son sol sous toutes ses formes. Ainsi pour que le Dollar US y soit roi, il ne faut pas être rancunier! Au contraire, je ressens un grand intérêt et de la bienveillance soulignée par les petits services rendus avec à propos et empressement lors de mon passage. Je ressens également une certaine fierté chez ces personnes dans leur implication à la construction d’une nation moderne, bien équipée en infrastructures communes, comme des écoles primaires, secondaires, des universités mais aussi des ponts, des routes et partout un urbanisme galopant vers tout ce qui peut valoriser l’effort économique général.
Les Vietnamiens sont des gens simples, honnêtes, qui se satisfont de leur condition, c’est-à-dire qui ne cherchent pas à tirer un maximum de profit des choses alors que la monnaie est dévaluée mais qui ont pour objectif de conduire les jeunes vers un avenir ambitieux. Cela se sent dans la place qu’ils occupent globalement dans la société, notamment dans les commerces par exemple avec l’utilisation de l’Anglais et des outils connectés comme les smartphones.
Les animaux
Il y a peu d’élevage, quelques vaches, des zébus, des poulets d’une espèce à la peau à vif comme celle de mes avants bras actuellement brûlés par les UV du soleil et peu d’oiseau mis à part de petits hérons blancs dans les rizières et quelques martinets qui survolent les champs ici où là. Ils n’ont rien à manger sans doute, car il n’y a pas de moustiques alors qu’ils devraient pulluler dans les eaux stagnantes des rizières. Seuls quelques moineaux communs survivent dans les villes. Les chiens sont fréquents comme animaux de compagnie en milieu urbain. Ils sont de petite taille et, pour m’être une nouvelle fois fait accompagné par des courses et aboiements lors de mon passage à vélo, je n’ai pas eu de mal à m’en débarrasser à coup d’injonctions autoritaires en français bien senti.
La restauration
Partout et à toute heure les vietnamiens se restaurent ou prennent des Ca Phé. Un nombre incalculable de petites gargotes roulantes sont stratégiquement placées aux carrefours, feux de croisements, à l’ombre portée des arbres, proches des lieux de travail, ou scolaires. Le mobilier y est bas et j’ai même du mal à allonger mes jambes !
La nourriture est variée, composée de légumes, d’herbes aromatiques, de sauces pimentées piquantes naturelles, œufs de caille et poule, durs ou au plat, viande de porc, bœuf, poulet ou poisson de mer et rivière ainsi que des fruits de mer. Tous ces composants sont cuits et baignent dans un bouillon maison mélangé avec des pates de riz ou de blé. On accompagne parfois son plat unique, (pas d’entrée ni dessert), d’un bol de riz.
J’essaye de varier le mieux possible tout en respectant les principes qui viennent équilibrer le diabète dans un effort sous la chaleur de 5h environ. Un petite déjeuner pris dans un petit pain coupé en deux et garni d’un œuf au plat, de légumes frais et de viandes cuites vers 8H, après avoir roulé un peu. Rien le midi si ce n’est que de l’eau en quantité.
Pour diner je me promène et laisse parler mes envies. Ce soir par exemple j’ai choisi un plat d’huitres chaudes sur barbecue, l’équivalent des n°3 spéciales charnues accommodées avec des tiges d’oignon vert coupé fin, un soupçon d’huile d’arachide et des cacahuètes pour le craquant. J’ai d’ailleurs craqué et le referai à la maison. Ensuite, cuisse de poulet grillé et ses légumes avec un bol de riz parfumé sauce soja, bon appétit !
Ainsi va la vie pour le Cyclopède au Vietnam. L’aventure continue en direction de Hué à 650km, mais c’est une autre histoire….